«Black Swan» - L'esthétique du Mal, 7.5/10
La rumeur disait que Natalie Portman allait gagner l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Black Swan sans opposition. Eh bien, la rumeur devrait se vérifier! Quelle performance elle offre dans ce film hautement intellectuel et esthétisant.
Elle interprète une ballerine qui se voit offrir le rôle de sa vie, celui des deux cygnes dans le fameux ballet de Tchaïkovsky. Pour satisfaire un metter en scène exigeant (Vincent Cassel, très ordinaire), elle devra aller puiser au plus profond de ses ressources et capacités psychologiques, et sera poussé dans des psychoses de plus en plus envahissantes.
Le réalisateur (D. Aronofsky) a choisi une approche où chaque mouvement de caméra apparaît servir une symbolique très précise, celle de démontrer les côtés sombre et lumineux de la nature humaine.
Le bon côté de cette approche réside dans un film aux couleurs très épurées, aux mouvements nombreux, très dansants. En outre, la caméra est assez souvent en close-up sur la comédienne principale, qui ne bronche pas et montre toute la palette de ses émotions.
Par contre, surtout au début, on arrive presque à lire le scrap-book du réalisateur, ses intentions sont trop limpides, et ça m'a un peu tombé sur les nerfs.
Mais bon, ne boudons pas le plaisir, ce film ressemble beaucoup à un Eyes Wide Shut du monde du ballet, et les possibilités d'analyse psychanalytique devraient être aussi nombreuses dans les cours de cinéma à propos de ce film que du chef-d'oeuvre de Kubrick!